Librement inspiré du Mythe d'Icare et de sa tentative incensée restée proverbiale pour son défi juvénile, “L'envole des illusions” s'inscrit dans le cycle des ambitions démeusurées de l'esprit humain et de son orgueil mégalomaniaque. Icare incarne le symbole de l'hommme apprenti sorcier qui voudrait étre dieu, mais aussi celui de l'imagination débridée. Personnification de notre grandeur et de notre faiblesse, “L'envol de illusions” trouve une suite logique à son expression dans la mémoire des oeuvres précédentes présentées au public en 2014,“Un champ d'honneurs ...” et en 2016 “L'homme qui penche” dessins, peintures, installationset performances. Le corps est au centre de la reflexion et du travail de Serge Crampon. Non pas le corps en représentation, figé, anatomique ou marchandisé, mais le corps en mouvement, fragile dans sa grandeur et ses faiblesse. D'ou ce thème récurrent de l'homme vivant donc mortel que l'artiste explore et interroge inlassablement, comme une métaphore de lui-même... Si le mouvement est la marque du vivant mais aussi de la chute, le mythe d'Icare en est bien la définition et l'incarnation. Serge Crampon nous a déjà offert dans différentes séries cet infini ouvert de plis et de formes. Ici, tout son travail de plasticien repose sur le jeu permanent entre envol, point d'équilibre et sa perte. Le consentement à la chute, l'abandon du corps aux lois de la gravité y sont assumées comme la condition du rebond et de l'envol. Cet état d'instabilité, qui est la vie même, forme un arc entre deux mondes. Il est ce voyage, sans cesse recommencé, par lequel l'être s'échappe à la fixité horizontale de l'inerte pour accéder à la verticalité du corps tendu dressé et tenu, pourtant déjà signe de sa chute et de sa mort. Comme un arbre foudroyé